Note de Jean-Philippe et Audrey 3/5
Description
Au dire d’un des fidèles employés de Mission Évasion, William, le thème de l’espionnage (La Folie d’Edgar), a été un franc succès. Toujours d’après Mission Évasion, la majorité de leurs salles ont un côté un peu trop masculin. De ces deux idées est née Monica Jones.
C’est avec grand plaisir que nous avons décidé d’aller rendre visite de nouveau à cette entreprise saguenéenne. Nous avions précédemment été impressionnés par la qualité de ses salles Camping Mortel et La folie d’Edgar, ne disposant pourtant pas d’un budget astronomique. Nos attentes étaient donc grandes pour leur nouveau scénario : Monica Jones.
Ce personnage, Monica Jones, fut inventé de toute pièce par son propriétaire, Patrick Côté, en se basant sur un thème futuriste, en utilisant le cinéma comme influence.
Le synopsis nous envoie en l’an 2184, chez Monica Jones, disparue et en grand danger, alors qu’elle détient une nouvelle technologie qui pourrait bouleverser le monde. C’est dans l’appartement de notre amie new-yorkaise, écologiste et scientifique rebelle, que l’on devra découvrir, grâce aux indices laissés, la cachette de cette fameuse technologie. Mais attention, nous n’avons que 60 minutes avant que des gens mal intentionnés découvrent le secret.
Critique
Malgré un concept et une idée intéressante, la salle n’arrive pas totalement à faire adhérer à l’atmosphère que semblait promettre la description du site web.
Retour vers le futur…
L’entrée en scène originale concoctée par Mission Évasion nous donnait un booste d’adrénaline. Nous étions fins prêts à pénétrer dans l’appartement de notre amie. Nos premières interrogations, concernant la salle, étaient validées. Les décors, les couleurs agencées, tout était en parfaite adéquation avec le thème plus féminin : des couleurs roses et mauves, aux talons hauts et en passant par le maquillage.
Le décor est en général plutôt simple, agréable à l’œil, mais un peu vide à certains endroits. Une réflexion nous est venue rapidement en tête: où est le futur? Ce n’est pas une vision futuriste des années 2184, mais plutôt une vision future de la fin des années 60. En témoignent certains éléments du mobilier comme la « bubble chair » du célèbre designer Eero Aarnio. Ce n’est pas l’idée que l’on peut se faire du futur et c’est là son plus gros défaut. L’immersion s’en voit brimée, et ce n’est pas la bande audio (pas plus pertinente), qui sauve la donne. Si la majorité des manipulations restent simples, certaines sont novatrices.
Une histoire et son conteur
Il est nécessaire d’avoir un groupe de 3 à 4 personnes minimum; certains mécanismes nécessitent des actions coordonnées. La salle étant non linéaire, chaque groupe de joueurs pourra s’occuper de son côté. De nombreux questionnements et manipulations sont présents. Notre équipe n’a néanmoins pas ressenti de réelle progression dans l’histoire, à cause de la trop grande quantité d’énigmes à résoudre en même temps.
La présence de notre maitre de jeu a été salvatrice, car nombre de mystères nécessitent un indice. La salle n’est clairement pas destinée à un public débutant; une des énigmes vous demandera notamment beaucoup de réflexion. La multitude d’informations et de découvertes pourra parfois dérouter. Le plus difficile dans ce genre de salle est souvent d’associer l’information au bon endroit et de l’utiliser adéquatement. Ici le plaisir de la réussite ne dépend pas tant de la qualité des énigmes et leur ingéniosité que du rôle du maitre de jeu, véritable clef de voûte à cette immersion.
Le maitre du jeu, un vrai rôle immersif
C’est réellement le point fort et le coup de cœur de notre équipe, pour ce scénario : le rôle du maitre de jeu. Son implication durant la quête, au-delà de son utilité, rajoute de la crédibilité à l’histoire. Costume, accent parlé, gestuelle, humour, tout est en accord avec son rôle. Il est souvent présent à vos côtés dans la salle, sans pour autant être dérangeant. Il est un réel élément qui fait vivre la salle et permet de combler certains vides ressentis dans la pièce. Le constat est clair : sans son aide, la salle est quasiment impossible à résoudre. Il sera là pour confirmer vos intuitions et vous maintenir dans la bonne direction.
Un retournement de situation de dernière minute a failli faire échouer la mission. Heureusement, notre équipe a trouvé la technologie ultime de Monica Jones qui continue son combat écologiste. Il ne reste plus qu’à la retrouver…
Mais, malheureusement, comme nos premières expériences à cette adresse avaient grandement élevé nos attentes envers Mission Évasion, Monica Jones nous laisse un peu sur notre faim.
Si elle peut charmer la gent féminine par sa décoration, elle laisse perplexe quant aux technologies utilisées. Heureusement le maitre du jeu fait passer un agréable moment par son enthousiasme et son implication dans la salle elle-même et vous fait, presque, oublier les imperfections visibles dans le scénario. Son niveau de difficulté n’est pas conseillé à un public néophyte.
Nous voulons remercier Marie-Michèle et Isabelle, du Café jeunesse de Chicoutimi, d’avoir contribué à nos efforts pour aider Monica Jones. De plus, nous remercions toute l’équipe de Mission Évasion et son propriétaire Patrick Côté de nous avoir accueillis. Une mention spéciale à William, notre fabuleux maitre de jeux, qui, comme à chaque fois, nous a donné plus quelqu’une expérience immersive.