L’activité du Bunker ouvre la porte sur un univers postapocalyptique, situé trois ans, presque jour pour jour, après le moment où nous écrivons ces lignes. Vous êtes rassemblés là, entre les épaisses voûtes souterraines de l’ancien Centre de tri du courrier de Poste Canada de l’est du Québec, à Lévis, entourés de ceux qui, comme vous, ont pris le parti de survivre ensemble.
Le jour 100 après l’Apocalypse
Depuis 3 mois, vous essayez de renoncer à comprendre pourquoi, tout à coup, vous avez vu votre monde voler en éclats. Comment quelqu’un a-t-il pu en venir, une nuit, à peser sur le fameux bouton rouge, et mettre en action la menace nucléaire? Comme on pouvait s’y attendre, de multiples ripostes par engins nucléaires, chimiques et biologiques interposés s’ensuivirent.
Vous n’avez plus le temps de vous poser la question. Ni même de vous demander pourquoi vous, plus que les autres, en êtes sortis. Malgré votre absence totale de contact avec tout autre clan extérieur, vous estimez que pas plus de 5% des cœurs des humains du monde d’avant battent encore aujourd’hui.
Après avoir vu près de la moitié des rares survivants s’anéantir eux-mêmes par des mauvais choix et des rivalités intestines, vous avez dû vous rendre à l’évidence que pour maintenir votre existence quelques jours de plus et, qui sait, rebâtir un monde un peu moins prompt à s’autodétruire, vous devriez mettre en commun vos forces et vos connaissances.
Une lueur d’espoir, entre chalumeaux et éprouvettes
Malgré les ces récents traumatismes, les trésors d’ingéniosité dont font preuve les scientifiques, autour de vous, pour vous garder saufs et presque sains, maintiennent votre foi en la nature humaine. Lorsque vous avez mis les pieds dans le Bunker, certains étaient déjà parvenus à rapporter du matériel scientifique de l’Université Laval. Depuis, tout le bourdonnement du Bunker se mobilise autour de leurs découvertes. Mais chaque jour n’en demeure pas moins un coup de dé.
Toute l’année, chacun est donc appelé à se former et à collaborer sur une problématique précise. Déjà trois groupes se sont formés. Celui de la Mission chimie cherche à assurer l’équilibre alimentaire et en eau potable; pour l’instant vous pouvez compter sur une prolifération de rats pour répondre à vos besoins en protéine, mais vous ignorez pour combien de temps. La pénurie énergétique constitue aussi une menace constante, à laquelle la Mission physique tente de répondre de son mieux. Enfin, vous avez observé que votre proximité physique, au Bunker, offrait une emprise privilégiée aux épidémies : la Mission biologique se concentre donc sur cet aspect. À vous donc de choisir votre clan, pour le bien de tous.
Pour aventuriers et survivants de tout acabit
Une telle situation d’enfermement semble le cas de figure à éviter à tout prix. Pourtant, dans les faits, la création d’un tel espace d’immersion a su garder un indéniable effet d’attraction auprès des camps de jours, des groupes école, des petites familles et même des équipes de travail, pour des activités clé en main ou des festivités à thématique apocalyptique sur mesure accompagnées par un animateur.
Les passionnés de jeu d’évasion et les petites familles en tourisme peuvent y trouver, depuis peu, en saison estivale, un parcours sur le même thème, dans le décor plus idyllique du Quai Paquet. Bien sûr, sa belle vue sur le Vieux-Québec contraste avec le côté glauque, bétonné et constitué de vieux matériaux recyclés des salles du Bunker. Mais les énigmes qui s’y trouvent cherchent à offrir des défis à la mesure des passionnés de jeux d’évasion, sans la crainte de voir leur monde s’autodétruire au bout de 60 minutes (trop tard, ici, c’est déjà fait!). Les participants y seront d’autant plus à l’aise d’y faire une pause que ce défi se réalise sous forme autoguidée.
Des équipes professionnelles, formées pour la dissidence
Les médiateurs scientifiques ont prévu un programme beaucoup plus encadré pour les groupes professionnels, où encore, cette menace d’extinction est abordée sous un angle ludique. Ils pourront notamment y apprendre comment les habitants du Bunker ont su préserver leur esprit festif et même espérer en ressortir avec, en poche, la liste des éléments de base pour réaliser un cocktail moléculaire (puisqu’ils doivent apporter leur consommation). Mais avant d’en arriver là, il leur faudra se montrer à la hauteur de l’une ou de plusieurs des missions scientifiques.
À longueur d’année, les équipes professionnelles pourront même aider leurs hôtes à s’approcher de leur objectif ultime : bâtir un pont avec les moyens du bord, pour les relier au prochain site qu’ils comptent coloniser. Mais attention : malgré les progrès monumentaux des habitants du Bunker sur le plan des sciences appliquées et de la collaboration, ils ne pourront pas vous garantir l’absence d’un traitre dans vos rangs. Cet exercice visera alors non seulement à explorer les propriétés physiques de différents matériaux, mais aussi les mécanismes sous-jacents de la pensée de groupe, qui, trop souvent, mènent l’aveuglement humain aux limites du précipice.
Autant de raisons donc, pour se préparer à l’aventure de la reconstruction de l’humanité avant même qu’elle ne disparaisse? « Il vaut mieux prévenir que guérir », supposaient les vieux sages. Voici maintenant le temps de vérifier cette hypothèse scientifiquement.
Mots-clés : bunker, apocalypse, inventeur, catastrophe écologique, gestion de projets, pensée de groupe