Note d’Audrey et Jean-Philippe 3,5 sur 5
Description
Comme on le sait, Escaparium est réputé pour ses scénarios aux décors soignés et immersifs mettant en scène divers sujets plus ou moins originaux. Le scénario et l’invitation à se lancer dans une mine reconstituée ont alors de quoi piquer la curiosité et attirer les joueurs vers leur succursale de Laval.
Hé ho hé ho, on rentre du boulot
Le docteur Woo, riche scientifique et adepte des casse-têtes et énigmes de tout genre, est mort dans son manoir du New Hampshire. Afin de protéger sa plus grande richesse, le Jubilé d’or, un diamant d’une valeur inestimable, il décida de cacher ce dernier.
Mais quoi de plus étrange que de cacher son trésor le plus précieux dans une mine? La bataille sera rude étant donné que l’emplacement du fameux diamant a été révélé au monde entier et que des mineurs des quatre coins de la Terre vont venir trimer dur afin de prendre possession de ce diamant… Le fameux docteur n’a d’ailleurs pas lésiné sur la variété des énigmes et leurs niveaux de difficulté; il va falloir le mériter!
Un petit avertissement attire néanmoins l’attention : « Certaines parties de ce jeu doivent être complétées dans la noirceur totale! ». Et c’est en effet ce qui se passe, dès le moment où, dans la salle, l’animateur explique l’objectif du périple.
Et la lumière fut…
Il s’agit donc d’un véritable défi pour sortir de sa zone de confort. Du déjà vu? Oui, mais poussé à un autre niveau. Les capacités tactiles, auditives et même olfactives sont mises à rude épreuve. Cette salle s’impose donc plus comme un moyen de connaître ses capacités sensorielles que de résoudre une énigme à proprement parler.
La façon dont ce jeu parvient à faire travailler tous les sens est donc son principal point fort. En effet, si la première salle est très visuelle et lumineuse avec ses joyaux aux multiples couleurs, la deuxième salle plonge dans l’obscurité la plus totale. Attention : personnes claustrophobes s’abstenir! Les joueurs doivent être prêts à passer au moins la moitié de leur temps dans une pièce complètement noire. Certains pourraient alors ressentir un certain malaise. (Audrey a en effet eu un petit stress, mais rien d’alarmant)
Ces émotions passagères ne l’ont pas empêchée de braver les casse-têtes du Dr Woo et de devancer tous les autres mineurs à la recherche de son trésor, en compagnie de Jean-Philippe, fier de pouvoir offrir ce magnifique diamant à sa dulcinée, et, qui sait, reconquérir son cœur!
Mots-clés : jeu d’évasion, prospection, mine, chasse au trésor, obscurité
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Critique
En lisant la mention concernant l’obscurité totale, les impressions de notre duo de mineurs potentiels ont divergé : un petit frisson parcourut déjà le dos d’Audrey tandis que de la curiosité s’empara de Jean-Philippe. Nous partagions toutefois une même interrogation : que penser des scénarios dans des endroits confinés ou obscurs?
L’utilisation précieuse de nos sens
Il nous avait déjà été permis de réaliser de tels scénarios par le passé notamment chez Escaparium Alma avec l’Antre. Nous nous sommes souvenus alors que, lors de cette expérience, l’un de nous deux était beaucoup moins à l’aise à ramper dans l’obscurité. Les compagnies n’ont-elles pas peur de se mettre à dos une certaine partie des consommateurs ? La claustrophobie (peur des espaces clos) et l’achluophobie (peur du noir) font partie des peurs les plus répandues dans le monde. Quel est donc l’intérêt d’un jeu qui pourrait éveiller une quelconque peur chez un individu quand on sait que la concurrence que se livrent les entreprises de jeux d’évasion de nos jours est féroce?
Souvenirs illuminés?
En poussant ce raisonnement, on peut même se demander ce qu’apporte une salle dans l’obscurité la plus totale par rapport à une salle lumineuse et joviale? Quand on revit tel ou tel scénario, on se souvient alors des moments clés ou de passages marquants. Or l’aspect visuel est souvent un élément qui s’imprime en tant que souvenir. Une salle dans le noir aura-t-elle toute notre attention? Les seuls souvenirs seront des aspects sensoriels que nous utilisons plus ou moins dans la vie de tous les jours : le toucher, l’odorat, l’ouïe. C’est à se dire qu’à l’inverse, une personne aveugle prendra certainement plus de plaisir et sera plus marquée par une salle dans le noir total, utilisant ses sens plus aiguisés que la plupart des gens.
Si le synopsis de l’histoire paraît (un peu) tiré par les cheveux pour nous amener au thème de la mine, le concept reste néanmoins intéressant. Les décors de la première salle, éclairée, sont soignés et en adéquation avec le thème, les diamants nous proposent de belles couleurs et un aspect plutôt jovial et familial.
Des manipulations originales
Toutefois la deuxième salle reste difficile à juger… Étant dans l’obscurité la plus totale, on ne pouvait que sentir les décors et les énigmes. D’ailleurs, les personnes qui privilégient l’aspect visuel, les décors et les détails resteront sur leur faim. Cette salle n’a été créée que pour accueillir des énigmes, c’est très simple et réducteur, à notre humble avis.
Nous avons pourtant apprécié les nombreux dispositifs à expérimenter, même si cette salle est linéaire et qu’une des énigmes nous a donné plus de fil à retordre. Et ici, 90% de l’avancée du jeu dépend de nos manipulations, surtout dans la deuxième partie dans le noir absolu. La grande variété des manipulations proposées permet d’éviter la monotonie, dans ce jeu de difficulté moyenne. Quoi de plus réjouissant qu’un décor qui bouge ou que l’on puisse modifier ou déplacer à sa guise!
Audrey Cléroux et Jean-Philippe Gay des Accros aux jeux d’évasion
