Il y a un âge où l’on ose moins se vanter du plaisir que l’on garde de se retrouver, avec ses cousins, au fin fond des Laurentides, à rire tous ensemble dans la même chambre jusqu’à tomber de sommeil et à se faire réveiller par l’odeur des crêpes, comme seul votre grand-père sait en faire. Alors on devient plus taquins envers les petites routines de son aïeul, comme celle d’aller faire ses courses tous les matins, changeant systématiquement de côté de rue, lorsqu’il arrive à quelques pas de chez lui, face à la maison abandonnée.

Cette maison vous intrigue depuis toujours. Enfants, vous aviez tenté d’en savoir plus sur son histoire, mais votre grand-père, habituellement si doux, vous avait regardé d’un regard sévère qui vous avait fait comprendre que le sujet était tabou. Mais ce n’était qu’une question de temps : vous saviez qu’il ne peut rien refuser à ses petits-fils. Après un petit verre de trop, vous avez compris qu’en lui tendant quelques perches, vous parviendriez enfin à lui faire dévoiler son mystère. Et tout a commencé par ces mots :

« Il y avait une petite famille là-bas, il y longtemps. Mes parents les ont connus dans leur jeunesse. Un petit couple du coin, encore jeune, avait deux petites filles. Ils avaient appelé la plus jeune Odéline, mais tout le monde l’appelait « le petit ange » à cause de sa jolie voix qu’on entendait tous les dimanches, à la grand-messe. Puis, il y a eu le jour, je veux dire, une nuit… à minuit pile… il y avait un orage. Les vieux se souviennent que ça pleuvait des cordes et que le son des cordes a été percé par des cris. Ça provenait de là-bas. Il y en a même qui disent avoir reconnu la voix du petit ange… une enfant… Mais le temps d’arriver… les maisons sont loin les unes des autres, ici… Alors on n’a trouvé que les corps d’Odéline, de ses parents et du sang, du sang partout. Il faut dire qu’en 1929, il y avait la crise et plein de gens qui avaient tenté fortune en ville revenaient rôder comme des bêtes pour essayer de trouver de quoi survivre… des affamés… parfois bien louches. »

« On a enlevé les corps, bien sûr, mais comme les parents d’Odéline étaient deux orphelins, il n’y avait personne à qui la léguer cette maison. Des jeunes ont essayé, plus tard, d’aller y faire des mauvais coups ou s’y embrasser tranquilles… On ne refera pas la jeunesse… Enfin, on pense que c’est pour cela que l’on ne les a jamais revus. On le pense parce que les rares gens qu’on a retrouvés, qui avaient confié vouloir visiter la maison, après, ils en revenus sans leur raison, sans leur âme, on dirait… c’est difficile à dire… mais tout ce que l’on pouvait comprendre de leur charabia, c’était une histoire de voix qui tentait de les entraîner jusqu’en enfer. Ils parlaient d’être attiré par un ange, à la suite de ceux qui étaient entrés ici une nuit, sans frapper, il y a longtemps, et lui avaient coupé la gorge. »

« C’est vrai qu’on entend quelque chose, les soirs d’été, dans ce coin-là. Ça ressemble à des notes… le vent à travers les châssis… peut-être…mais oubliez cela, les enfants, et promettez-moi de ne jamais y aller. C’est vieux, c’est dangereux, ça peut s’écrouler n’importe quand. On aurait dû l’abattre… je veux dire la bâtisse. Je ne sais pas pourquoi personne ne le fait. Promettez-le-moi. »

Votre grand-père a tardé à aller dormir ce soir-là. Il était anxieux, presque confus. Vos parents lui on dit d’être raisonnable, de se calmer. Il était toutefois totalement lucide sur un point : on ne refait pas la jeunesse… et quoi de plus tentant pour une bande de cousins que d’aller détrousser de veilles histoires de fantôme, de s’amuser à se faire des peurs et de revenir triomphant, au matin, des frousses d’un voisinage de campagne? Vous êtes donc parti docilement au lit, mais avez gardé vos vêtements sous les draps et attendu impatiemment que la maisonnée s’endorme, pour partir en direction de la maison d’Odéline.

Vous êtes donc entré à la va-vite. C’était facile: la nuit était calme et il n’y avait même pas de verrou. Pourquoi, alors, sans vent, la porte s’est-elle refermée si brutalement derrière vous? Pourquoi refuse-t-elle maintenant de s’ouvrir et d’où viennent ces notes, comme une petite voix humaine, mais pas tout à fait? Et, en plus de la voix, il y a le tic-tac de l’horloge qui devrait s’être arrêté depuis plusieurs décennies déjà. Pourtant, elle indique bel et bien onze heures… une heure avant l’heure du crime, à l’époque de la crise.

Mots-clés : jeu d’évasion, maison hantée, fantôme

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12 ans et plus, 2 à 8 joueurs, 60 minutes, 25$

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