Note de l’éditrice:
4/5
Description
Votre collègue et vous avez déjoué bien des pièges ensemble. Vous pouviez compter sur lui, fidèle et toujours au poste. Ses habitudes bien ancrées rendent encore plus inquiétante son inexplicable disparition depuis 48 heures, alors qu’il planchait sur un dossier confidentiel de la plus haute importance, qui aurait pu mettre en péril la paix mondiale. Et même si vous vous doutiez que, pour préserver ce fragile équilibre, la situation devrait être réglée dans les plus brefs délais, il vous a fallu franchir bien des étapes avant que l’on vous laisse entrer chez lui.
Mais que connaissiez-vous vraiment de lui et qui aurait pu lui en vouloir? Malheureusement, au point où vous en êtes, vous allez laisser les cœurs sensibles et les stratèges de ce monde se pencher sur ces questions : vous devez vous concentrer sur les faits et surmonter les multiples codes de sécurité par lesquels il protégeait les secrets qui lui étaient confiés. La vigilance et la méfiance en tout temps, et peut-être même surtout envers ceux que l’on croit connaître, constituent les règles de base de ce métier, après tout.
Mots-clés: jeu d’évasion, inspecteur, appartement, disparition, Escape Master
Pour connaître notre politique éditoriale
Critique
D’emblée, une histoire d’agent secret se prête bien aux serrures et aux messages codés. Se laisser prendre à l’ambiance de cette salle ne demande donc pas ici un grand acte de foi. On pourrait dire que ce décor se démarque par son allure hyperréaliste, mis à part, peut-être, en ce qui a trait au dispositif de bombe atomique qu’on y trouve.
Si l’on accepte l’idée que le métier d’agent secret ne semble pas permettre une vie de pacha, on est avant tout surpris à quel point ce décor simple parvient à receler d’intrigues. Les lieux ne laissent sans doute pas présager que l’agent était empreint d’une grande fantaisie dans ses goûts de design, mais le contraste avec le degré de créativité dont ont fait preuve les concepteurs des énigmes de cette salle n’en est que plus frappant.
En effet, les types d’objets à décoder, les logiques sous-jacentes et les manières d’entrer les codes sont nombreux et variables. Un des effets les plus positifs de cette diversité est que les sentiments de succès s’y multiplient sans que l’on se sente obligé de trimer sur une épreuve insoluble, ce qui est d’ailleurs plus sage dans ce jeu également truffé de fausses pistes.
Une seule chose qui brise le charme est qu’ici, il faut frapper très fort à la porte pour que l’animatrice vienne, en personne, fournir des indices. Il est possible d’en obtenir en passant des mots sous la porte, mais cela aurait sans doute fait perdre quelques précieuses secondes à écrire. Un peu plus d’imagination sur la façon d’intégrer les indices, au pays des espions, 
aurait été de mise.
Par ailleurs, peu de documents écrits, trouvés en cours de route, guident notre travail et ceux-ci demeurent assez brefs (et parfois mal traduits). Nous y sommes donc renvoyés beaucoup plus directement à notre logique, ce qui aide à maintenir le rythme et l’esprit ludique. Quelques messages sonores guident néanmoins tout en contribuant au sentiment d’urgence.
À ma grande surprise, Élie, l’adolescent qui m’accompagne, n’a pas aimé y retrouver des objets rappelant une technologie trop récente. Cela ne cadrait pas, selon lui, avec le côté «vintage» de l’ensemble. Pour ma part, toute une génération de James Bond avait su me convaincre que les agents secrets sont toujours un peu technologiquement en avance sur leur temps. Ces anachronismes n’ont donc pas éveillé mes suspicions technophobes.
Il n’en reste pas moins que cette chambre demeure un lieu où l’on n’a pas besoin d’attendre la fin pour parvenir au plaisir. Mais, étant donné le nombre d’intrigues à résoudre, un plus grand nombre de joueurs, et surtout une variété de manières de voir et de comprendre, auraient contribué encore davantage à l’attrait des lieux.
